jeudi 25 juin 2009

Illuminations




On voyage pour faire apparaître le monde et connaître avec lui, comme avec une femme, de trop brefs instants d'une indicible et totale réconciliation. Ces "illuminations" ne sont d'ailleurs pas le monopole de l'état nomade et peuvent aussi bien tomber comme foudre d'un ciel bleu sur l'ermitage d'un bonze ou la cellule d'un moine franciscain. Il y a des voyants qui n'ont pas besoin de parcourir le monde pour en apercevoir la structure, la palette, les harmoniques, son héraldique secrète. Il y a aussi des voyageurs voyeurs [...] auxquels il faut le déplacement dans l'espace, le prurit - curieux ou angoissé - de "l'autre côté de la montagne" pour que les écailles leur tombent des yeux.

Nicolas Bouvier; L'échappée belle, éloge des quelques pérégrins; Métropolis, Genève, 1996; p. 50

mardi 23 juin 2009

Miroirs




Ce feuillet est un (gauche) hommage à Pierre Alechinsky. Je l'ai copié comme un apprenti peintre se devait de le faire aux temps où le métier d'artiste était encore affaire d'artisans qui devaient forger leur regard et leurs gestes au contact des maîtres du genre.

Et, en artisan encore, j'ai exécuté ma copie de la main gauche comme Alechinsky qui se proclame gaucher. Cette mimétisme m'est d'autant plus naturel que j'ai longtemps exercé mes mains et mon esprit à la musique où la reproduction du geste physique est au coeur de l'enseignement au même titre que l'apprentissage de l'écoute, de l' "oreille musicale".

Me reflétant dans le miroir alechinskien, je pense aussi au dialogue analytique. Comme Freud quand il lit et paraphrase la Gradiva de Jensen. Il imite et interprète son modèle tout à a fois. Trouvant dans le balancement de la paraphrase et de l'explicitation le rythme propre de son herméneutique.

Et puis, étant dans un monde informatique autant que musical, j'ai généré l'image en miroir de mon dessin clin d'oeuil au contrepoint et et la fugue avec leurs thèmes inversés - comme remontant le temps.

Enfin, j'y ai apposé mon sceau au rouge des sceaux chinois.

lundi 22 juin 2009

Quai du Seujet, Genève, 14 juillet 2007



Ce jour là, en me promenant au coeur de Genève traversé par le Rhône, j'ai traversé le barrage au fil de l'eau du quai du Seujet. Mon regard à été capté par l'architecure de cette construction qui fait si clairement ressentir l'effort de retenir l'eau et de la laisser courir tout à la fois pour en retirer la précieuse énergie électrique - cette fée implacable de nos technologies et de nos modes de vivre.

A l'ombre des imposants bâtiments qui bordent ce barrage, j'ai tenté de retenir cette image mêlant la brutalité du métal à la rafraichissante atmosphère de l'onde bouillonnante.
 

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